MARIE BENDLER

Vous trouverez sur ce blog un rapide aperçu du travail.

Pour une exploration précise, voici l'adresse du site web : http://mariebendler.wixsite.com/mariebendler

PROCHAINE EXPOSITION :

20 AOUT - 1 SEPTEMBRE 2019

"Transhumances" . Petites histoires autour d'un mot voyageur
Lors du Festival Musical océan à Lacanau océan, ( où se situe l'atelier.)

Présentation de sculptures ( grès cuits et partiellement émaillés ) et de peintures Polychromes sur bois.

Propos

Le mot Transhumance véhicule une information, celle du déplacement d'un pays à un autre. Il souligne l'écart, insiste sur une idée de traversée.

Cette géographie humaine de la circulation est mon terrain de jeu. De la terre dans une main, de la laine et des papiers dans l'autre : des personnages modelés pour le travail dans l'espace, des panneaux peints polychromes pour la retranscription des affects et de mes propres déambulations.

C'est un fil qui se déroule.

Ma famille paternelle teignait et tissait la laine. Une forme de continuité s'est imposée, mais chacun traverse sa génération et réinvente à sa manière. Les bêtes à laine sont toujours là, autrement.

Comme avec des fils cardés et teints encore imparfaits, la toile se tisse pour reconstruire une histoire, ligne par ligne. Celle d'impressions.

Contemplation d'un paysage ou écoute d'une musique permettent de flotter sur des cartographies intérieures écrites et dessinées. Puis cet univers prend ses couleurs.

C'est une traversée d'un monde à l'autre : de l'invisible au visible.

Dès l'enfance, la contemplation de "cette marée qui déferle" au creu des montagnes, comme la nommait Jean Giono, était un moment de fascination, à l'aller et au retour. Elle l'est restée, et chaque année, l'observation du peuple à 2 et à 4 pattes des montagnes est un sujet d'enthousiasme revigorant. C'est ainsi qu'a pris corps ce petit troupeau de sculptures en terre cuite qui singe hommes et bêtes.

Elles ont été modelées avec la terre de notre territoire, celle de Brach, village tout proche de Lacanau, et dessinées d'après modèles vivants revus et corrigés en transhumance !

Jeu de miroirs entre sédentaires et nomades, reflet des flux et des reflux migratoires qu'ils soient estivaux et joyeux, ou moins gaiement déplacements de populations chassées par la barbarie des hommes.

Ces mouvements forment eux aussi des files er des fils à travers mes paysages intérieurs.

La transhumance articule les contraires, permet su'ils voisinent, opère leur conversion : la proximité devient distance, et la distance proximité, l'altérité soutient l'échange, la frontière, le passage.

Transhumer, c'est bien plus que passer d'une terre à l'autre, c'est devenir soi-même autre par l'apprentissage d'un métier qui initie aux grands mystères du monde par l'ascension vers la solitude et la pureté des estives.